Dès le premier morceau l’ambiance est posée, les harmonies fétiches de la péninsule balkanique se dispersent dans un décors empruntant au style western et ses arrangements. Il y a aussi une voix, une prière chantée et diffusée sur de grandes enceintes, situées au centre d’une ville imaginaire symbolisantes mélanges de genres et les architectures disparates. La musique a son pouvoir évocateur, elle lie des contrées antagonistes et des sons qui habitent à des milliers de kilomètres les uns des autres.
Tout au long de ce bel album, ce Parisien de naissance fortement imprégné par la culture des Balkans entretient l’ambiguïté. Car il est aussi un enfant du rock, et l’électricité fusionne avec les percussions traditionnelles et le bouzouki. Et dans la voix, on retrouve la solennité des marginaux qui chantaient le rébétiko , la musique des déclassés dans la Grèce du début du siècle dernier. Cette réactualisation leur rend un vibrant hommage, et fait de Ian Balzan un artiste accompli.
Mathieu Fuster
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